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Stéphane Ternoise, pour le salon du livre du net :
- Le qualificatif "jeune romancier" vous convient ?
Jérémie Bossone : - Ah ah, ma foi, il y a des qualificatifs plus dégradants !
- Premier roman publié... mais cachez-vous dans vos tiroirs, ou avez-vous jeté dans votre cheminée, de précédents romans ?
- Jeter une histoire écrite dans la cheminée ? Quelle horreur ! Cela dit, j'ai un héros qui fait ça dans l'un de mes romans... Ah ah... non, je ne cache rien, mais disons, que je ne montre pas... J'écris des romans depuis que j'ai appris à lire (donc vers l'âge de 5 ou 6 ans), alors tu vois, ça en fait quelques uns... Et ma foi, ça doit servir à quelque chose, puisque les derniers sont moins mauvais ! Je ne pourrais pas n'en plus écrire. J'ai essayé à plusieurs reprises d'arrêter... en vain ! Aujourd'hui, si je continue à écrire des romans, c'est parce que c'est une forme d'écriture absolument complémentaire à l'écriture chanson. Ah oui, parce qu'il faut rappeler que je suis « d'abord » auteur compositeur interprète... Chanteur quoi !;-) Tu sais, ce que j'aime par dessus tout, c'est raconter des histoires ! Et j'aime varier la manière de les raconter. Dans une chanson, tu as 3 ou 4 couplets pour tout dire, ça t'apprend à être concis, à saisir l'image juste, à dire « vite et bien ». En littérature, ce n'est pas qu'il faille dire « lentement et mal », mais ton histoire dispose d'un espace existentiel plus grand, elle a cette chose formidable à disposition : le temps. Ça peut être un piège énorme, mais bien utilisé, c'est un outil extraordinaire. Les grandes fresques de l'histoire de la littérature en témoignent au fil des siècles : La Recherche du Temps perdu, Le Vicomte de Bragelonne, la Comédie humaine, Don Quichotte... Autant de bijoux qui ne sont rendus possibles que par la durée temporelle importante au sein de laquelle ils développent leur articulation narrative. De nos jours, l'exploitation de cette durée temporelle a engendré le phénomène des séries. Depuis qu'elles ont compris comment employer cette « donnée nouvelle », les séries vont bien plus loin que le cinéma dans ce qu'elles racontent. C'est génial ! Ça me remplit d'enthousiasme à l'idée des histoires qui vont surgir ! Tu te rends compte ? Ni plus ni moins qu'une nouvelle manière de raconter, un nouveau genre de récit... Autant dire un trésor quoi !
Pour en revenir aux romans, j'en écris, puis je les range dans un tiroir. Crimson Glory est le premier qui m'ait exprimé le besoin de prendre l'air, alors je l'ai sorti du tiroir ! Mais va savoir, ça va peut-être donner envie aux autres d'en faire autant... Mon roman précédent, c'est une fresque de 700 pages (j'ai mis 5 ans à l'écrire, contre 3 semaines pour Crimson glory... Bon, le temps passé sur la rédaction d'un livre n'est pas nécessairement un gage de qualité, et vice versa...). Bref, un roman de 700 pages, invendable pour l'inconnu littéraire que je suis, mais c'est mon bébé... Si celui-ci en vient à me faire de l'oeil pour une édition, je ne pourrai pas lui dire non... ;-)
- Lamao éditions, comment cette jeune maison d'édition a publié votre roman ?
- Par « hasard ». Quand je me suis dit que j'aimerais voir Crimson Glory publié, j'ai contacté 5 ou 6 maisons d'édition, mais je ne connais personne dans ce milieu, et tu sais à quel point, quel que soit le milieu, tout marche par réseaux et connaissances... Alors je n'attendais rien de particulier. J'ai été surpris devant les retours qui étaient très bons ! Albin Michel m'a contacté pour me dire que le roman était superbe, que j'avais « un sens inné de la narration », ce genre de trucs qui fait gonfler vos chevilles à mort, mais vous met aussi la larme à l'oeil, parce qu'évidemment, dans son for intérieur, on n'en a jamais douté ! Mais l'entendre dans ces bouches là qui ont pignon sur rue, c'est autre chose... Tu peux faire le malin, jouer les bravaches toute la journée, mais quand ton cœur éclate, c'est le gamin qui est là, dedans, qui fond en larmes... Sur ce point, Roger Nimier avait tellement tout compris... Quand j'ai reçu ce coup de fil d'Albin Michel, quand j'ai entendu les paroles de cette dame, je marchais dans le parc des Buttes Chaumont à Paris, tout mon corps s'est mis à trembler... Au final, ça ne s'est pas fait, pour tout un tas de raisons, la vie... Et comme j'avais la mienne à poursuivre de vie, ma vie de chanteur, j'ai remis Crimson Glory dans son tiroir. Deux soirs plus tard, je reçois un message sur Facebook. Une certaine Fany, de LamaO Editions. Elle me dit qu'un journaliste ayant récemment écrit un article sur sa maison d'édition a confondu le nom d'un de ses auteurs avec le mien (le journaliste en question avait fait l'amalgame parce qu'il me connaissait comme chanteur). Cette erreur a amusé Fany, elle voulait m'en faire part, et puis comme ça en passant, elle me lâche : « Cela dit, si un jour tu écris un roman, envoie le moi à tout hasard... ». J'ai souri, et j'ai rouvert le tiroir !;-) Je lui ai envoyé le roman par mail. Elle l'a lu dans la nuit, sur son portable ! Elle n'a même pas pris le temps de l'imprimer, l'histoire l'a embarquée, elle l'a avalée d'une traite. Le lendemain j'ai reçu un mail : « Si tu es d'accord, je le publie ». Voilà. Tu vois, ça s'est fait tout seul. Comme souvent. Les portes que tu cherches à forcer s'ouvrent rarement, mais d'autres s'ouvrent ailleurs... si tu as pris soin de continuer à marteler des portes malgré tout !
- "Crimson Glory" en quelques phrases ?
- C'est un crossover, la rencontre de deux univers que j'aime : la chanson/rock d'un côté, et le récit d'aventures de l'autre. Quand l'idée m'est venue de narrer une histoire mêlant les deux, je me suis dit que je tenais peut-être un truc. En tout cas, j'avais envie de raconter cette « rencontre », et tu sais, l'envie, c'est la base de tout. Quand tu as envie, vraiment envie de raconter quelque chose, ton histoire est en bonne voie... Et puis il y avait aussi une chose que j'avais envie de faire depuis un moment : raconter une histoire de tonalité épique dans un cadre resserré (disons un livre de 200 pages). Je te disais à l'instant que la rédaction avait duré trois semaines, mais la mise en place de l'architecture narrative, tout ce travail mental préalable sans lequel il n'est pas de récits dignes de ce nom (il faut lire à ce sujet les Essais sur l'art de la fiction de Stevenson, une vraie bible ! J'ai dû me l'enfiler trois ou quatre fois !), bref, tout ce travail intérieur, ça, ça m'a pris 3 ans ! 3 ans d'infusion, 3 semaines d'écriture. Quand tu poses enfin la plume sur le papier, elle sait déjà où elle va ! Pour la petite histoire, l'idée du roman m'est venue alors que j'arpentais une plage avec un ami. J'achevais alors le roman/fresque dont je te parlais tout à l'heure, et je disais à mon camarade que la rédaction de ce roman (recommencée 3 fois) m'avait vidé, que c'était fini, que je n'écrirais plus de romans... Et alors mon pied a cogné contre quelque chose. C'était une bouteille. Ça te rappelle quelque chose ? Ah ah... J'ai eu un flash, un fantôme d'idée. Il a fallu trois ans pour pourvoir ce fantôme d'un corps.
- Dans ma lecture, j'effectue un rapprochement avec "Mon père était un chercheur d'or
L'ennui c'est qu'il en a trouvé"
L'enfance, de Jacques Brel.
Cela vous semble, ou non, perspicace ?
Vous pensez également préférable de ne pas trouver cet or ?
- C'est un rapprochement flatteur ! Cette chanson est magnifique. Tout Brel y est résumé. Et bien sûr que ça colle à Crimson Glory ! On naît tous « chercheurs d'or », et puis on désapprend... On oublie l'essentiel, au profit de choses « utiles ». Ça s'appelle « devenir adulte », et ça ressemble à une sale maladie ! Fais gaffe, c'est super contagieux ce truc ! Non, vraiment, il faut préserver à tout prix cette envie de « chercher de l'or » ! En trouver peut s'avérer fatal, c'est vrai... Mais par bonheur, l'or en question, nous le trouvons rarement ! Ce qui ne doit pas nous dispenser de chercher. Tu sais, pour paraphraser les mots de Bouddha, ce n'est pas l'or qui compte, c'est le chemin qu'on parcourt pour arriver jusqu'à lui. Le trésor, c'est la route, pas la ligne d'arrivée.
- Y'a-t-il en vous quelque chose de Brélien, dans le sens "d'aller voir", d'aller au bout des choses ?
- Ah ah, mon dieu, cette question, si tu savais... Brel est certainement l'artiste dont on m'a le plus rapproché depuis plus de dix ans que j'arpente les chemins de la chanson... A juste titre d'ailleurs : il est peu de personne dont je me sente plus proche quant à l'état d'esprit, et mes chansons du début en étaient sans aucun doute imprégnées. Trop d'ailleurs... Les grands modèles nous irradient. Ils éclairent le chemin à suivre, et passé ce coup d'éclair, l'une des priorités, c'est de se détacher de ces modèles, afin de tracer sa propre route. C'est compliqué, mais fondamental. Pas d'art, pas de parcours créatif personnel sans cette « fracture ». Aujourd'hui encore, la presse, qui raffole de résumé, se plaît à me décrire comme « le chaînon manquant entre Jaques Brel et Noir Désir ». Pfff, que dire... Tout ça est tellement réducteur... Et Eminem alors ? Et Richard Wagner ? Et Bob Dylan ? Et Chaplin ? Orson Welles ? Merde, ils sont tous là, à danser la gigue dans ma tête, à y promener leurs lumières !... Ah ah... Non, vraiment, il faut chérir ses modèles, et devenir soi. Chénier a si bien mis en vers ce paradoxe... Et devenir soi, c'est le boulot de toute une vie. Mais oui, j'ai une dette inévitable envers Brel. C'est un grand frère avec lequel j'aurais tellement aimé vider quelques bières en refaisant le monde autour de la table... avant de s'y atteler pour de bon à l'aube suivante ! Oui, il demeure là, présence indéniable. Je lui dois (à lui comme à quelques autres) mon état d'esprit, ma disposition à l'aventures, plus encore que la forme de mes chansons. Au jeu des comparaisons, si mes thématiques actuelles demeurent farouchement bréliennes (disons pour être plus précis encore, « conradiennes » ;-) ), en terme de forme, d'écriture, il me semble être ajourd'hui plus proche de Brassens, cet autre grand maître, indétrôné en chanson.
- Votre « vie professionnelle », c'est la chanson ou avez-vous une troisième corde à votre arc ? Ou un boulot alimentaire ?
- Non, j'ai la chance de pouvoir aujourd'hui vivre de mon art. Ce qui n'a pas toujours été le cas. Avant que mes chansons me permettent de manger, il a fallu que je les nourrisse à grand renforts de petits jobs en tous genres... Déchargeur de camions, préparateur de commandes, cueilleur de melons, distributeur de prospectus, maillon dans la vaste chaîne des usines... Ouais, j'ai varié les « plaisirs »... Je travaillais le jour, j'écrivais la nuit. Tout un programme. Aujourd'hui je peux écrire en continu ! C'est le privilège des années, et de l'acharnement !
- 40 ans, c'est jeune pour débuter dans la littérature, et vieux par exemple dans la chanson, en naviguant dans les deux secteurs, partagez-vous cette analyse de notre époque ?
- Ces histoires de « jeunes », « pas jeunes », j'avoue que je ne sais pas trop ce que ça veut dire... Comme je te disais tout à l'heure, j'écris des romans depuis toujours... La chanson n'est venue que bien après, quand j'ai découvert Bob Dylan... Je suis devenu fou de cette discipline, et comme elle a fini par me faire vivre, elle et moi on ne s'est plus quittés !
Ce truc de « jeunesse », c'est une question de point de vue, et il y a autant de points de vue que de milieux dans lesquels ils s'inscrivent. Dans le domaine de la chanson par exemple, tu fais erreur mec !;-) Je crois que c'est un milieu où l'on reste jeune tant qu'on n'a pas atteint soixante dix piges !;-) Pour l'anecdote, l'autre jour je partageais une scène avec quelques « aînés », et au moment de monter sur scène, l'organisateur et les managers me cherchaient, traversant les couloirs et les loges en demandant partout : « Où est le petit ? C'est à son tour de monter sur scène ! Où est le petit ? ». « Le petit » a bien rigolé !
Et puis je crois que le côté « sale gosse » atténue un peu l'impact des ans, non ? Quand on l'a chopé, il est difficile de s'en défaire. Là-dessus, on ne peut pas vraiment dire que j'ai été cherché très loin ce trait de caractère qu'on retrouve chez le narrateur de Crimson Glory et chez son curieux ami le pirate Sean Fountain... Je suis comme ça, je ne triche pas avec ça, et c'est un trait de caractère qu'on retrouve souvent chez les héros de mes romans et de mes chansons. Courteline disait : « Un jour j'ai eu vingt-cinq ans, je me suis dit : bel âge ! Et je m'y suis tenu, je continue à m'y tenir, et je m'y tiendrai jusqu'à ce que mort s'ensuive ». La jeunesse, c'est physique, bien sûr, mais c'est aussi un état d'esprit. Je ne « joue » pas les jeunes », ce serait pathétique ! C'est juste que dans ma tête, j'ai douze ans ! (assertion à laquelle ma mère répondait l'autre jour : « Oui, comme quoi tu grandis, on sent que tu seras bientôt adolescent !»). Bonjour l'image publique ah ah !
Mais la jeunsse, c'est aussi un parcours... De manière plus générale, je dirai comme mon maître Bob Dylan : « Ça m'a pris du temps de devenir jeune »...
- Vous la voyez comment, votre vie, dans les prochaines années ?
-
Aucune idée. Mais si je suis toujours là, la seule certitude, où que je sois, c'est que j'aurai des histoires et des personnages plein la tête. Ça va faire 40 ans que ça dure, alors il n'y a plus de raison pour que ça change !
- Etes-vous "sur les routes", en dédicaces, promotions... Pour votre roman ou vos chansons ?
- Oui bien sûr, ça fait partie du jeu, c'est le métier. Enfin là je parle de mon métier de chanteur, car pour ce qui est de celui de romancier, je t'avoue que je ne le connais pas encore bien ! Il y a des similitudes, mais c'est un peu différent quand même, car une chanson et un livre, ce n'est pas la même chose... Les deux ont besoin de vous pour vivre, pour exister dans le monde... Mais le livre a sa propre voix, tandis que la chanson, elle a besoin de la vôtre ! Elle a besoin de votre corps aussi pour la porter ! Elle a un terrible besoin de vous ! D'où ce truc des tournées... Une chanson, c'est un peu comme un gamin à qui il faut tenir la main pour traverser la route. Le chanteur a une responsabilité envers elle. Alors oui, j'accompagne mes chansons toute l'année de salle en salle, et je continuerai à le faire tant qu'elles voudront bien de moi. J'espère seulement avoir l'honnêteté de leur lâcher la main le jour où elles me le demanderont... Sinon c'est de la triche, et je ne veux pas tricher.
Donc, oui, « sur les routes », je le suis, et je ne me force pas tu sais, à une époque Kerouac m'a irradié, alors la route, j'en suis accroc... Pour le reste, la « promo », les « dédicaces » etc, pour être tout à fait sincère, ce n'est pas l'aspect que je préfère... On est tellement mieux sur scène ou enfermé dans son grenier loin du monde, avec juste un ou deux chats, pour écrire des histoires ! Mais c'est normal de revenir vers le monde à un moment pour partager les fruits de nos récoltes artistiques. Surtout aujourd'hui, maintenant que j'ai un public qui me suit, qui attend mes chansons, c'est un privilège tu sais ! Et j'en ai bien conscience ! Je n'oublie pas le temps où je jouais dans des bars où personne n'écoutait et où je devais lutter pour imposer mes chansons (un épisode qu'on retrouve dans Crimson Glory, et je peux te dire que ça n'a rien d'un rôle de composition ! ). Je dois à toutes ces personnes d'être là, d'exister comme je rêvais jadis de pouvoir le faire, alors l'exercice de la promo, je m'y plie de bon cœur !
- Participez-vous à de nombreux salons du livre ? Manifestations littéraires ?
- Je n'ai pas encore eu cette chance. J'ai beau écrire des histoires depuis toujours, je suis un romancier fraîchement dépucelé ! Mais si on m'invite et que je ne suis pas « en vadrouilles pour concerts », je viendrai avec plaisir !
- Le 11 août 2019 : Montcuq en Quercy Blanc, son salon du livre... Peut-être !
Etes-vous déjà venu dans le département du Lot ? Et aurons-nous la chance de vous y voir, recevoir... si cette quatrième édition du salon peut se dérouler ?
- Bien sûr, si je ne suis pas en tournée, je viendrai vous faire coucou avec plaisir ! Je joue pas mal dans le Lot... Montcuq, on y a joué il y a quoi, un ou deux ans, dans un petit festival, c'était chouette. Et en dehors des heures de concerts, on prend le temps de traîner sur les places de villages, aux terrasses des cafés... Pour le parisien que je suis, c'est toujours un vrai moment de bonheur, de retour aux sources. Je viens de la campagne tu sais... J'aime la fureur des villes, mais je ne peux pas rester longtemps sans le silence des champs. Mon rythme idéal, ce sont ces allées et venues fréquentes que j'opère entre les villes et les champs. Ça rejoint un peu ce que je te disais tout à l'heure, cette espèce de dualité qui fait que j'ai besoin de beaucoup de solitude et de silence pour travailler, et puis soudain, un besoin intense de revenir vers le monde, de plonger dans les foules et le bruit, en grande partie pour partager mon travail. Mon métier me permet cette double circulation, je suis un veinard !
- La distribution de vos livres s'effectue comment ? Où peut-on vous acheter ?
- Bien sûr. Mais bien sûr c'est compliqué, ah ah ! Dans l'idée, tu peux trouver mon roman dans toutes les librairies, et au cas où elles ne l'auraient pas, tu peux le commander sur place. Et puis parfois, certains libraires ne veulent pas s'emmerder, car ma maison d'édition n'est pas Gallimard, alors ils te snobent... Bon, dans ce cas il reste toujours la possibilité de commander le bouquin directement à la maison d'édition ! Ça fait toujours plaisir à l'éditrice, tu sais !
- Et la question traditionnelle : "qu'est-ce qu'un écrivain ?"
- Oh la vache, t'as gardé le meilleur pour la fin, ah ah... Je ne sais pas. Ce terme, comme celui de « poète », je les ai placés si haut dans ma tête et dans mon cœur... Je ne peux pas répondre objectivement à cette question... « Ecrivain », « poète », ce sont à mes yeux les plus beaux qualificatifs pour décrire une âme humaine. Depuis tout petit, je n'ai jamais aspiré à autre chose qu'à ces mots et à l'altitude qu'ils portent avec eux. Je n'ai aucune idée de ce que c'est précisément qu'un écrivain... Sans doute un mélange de plusieurs choses... Un écrivain, c'est un aventurier orgueilleux (de ce bel orgueil qui élève, hein ! Rien à voir avec la vanité ! Et tant pis pour la modestie. De toute façon, elle, elle ne sert pas à grand chose... Saint-Exupéry disait de la modestie que c'était une qualité médiocre. Je suis entièrement d'accord). Alors, disons que pour moi, l'écrivain idéal, c'est un aventurier orgueilleux que rachète et qu'élève l'enfant qui travaille en lui. La grande beauté de cette collaboration hors norme, c'est leur objectif commun : cette increvable volonté de mettre la main sur les châteaux que le monde a planqués... Et ces châteaux, il y en a un paquet !
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